#bringbackourgirls : 234 filles enlevées au sein de leur école au Nigeria par Boko Haram

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Plus de 200 filles ont été enlevées mi-avril au sein de leur école au Nigeria par le groupe djihadiste Boko Haram. Le groupe est désormais connu de l’opinion publique française suite aux enlèvements de la famille Moulin Fournier et du prêtre français Georges Venderbusch l’année dernière. 

L’enlèvement a eu lieu le 14 avril au sein de leur école, la Girls Secondary School, dans la ville de Chibok au nord-est du Nigeria. Les jeunes filles, toutes âgées de 15 à 18 ans ont été réveillées par le bruit d’hommes armés défonçant les fenêtres et mettant le feu à leurs salles de classe. 

Après avoir tué les gardes, en quelques heures, 234 d’entre elles ont été entassées dans des camions et emmenées dans la jungle. 43 ont réussi à s’échapper. Certaines ont sauté des camions du convoi, qui roulaient lentement, d’autres se sont enfuies en atteignant la forêt.

Quid des 191 adolescentes restantes qui demeurent à ce jour introuvables ? Leur sort demeure un mystère. Chaque jour qui passe augmente la probabilité que les adolescentes aient été violées, peut-être tuées.

Selon des informations obtenues par les parents qui mènent leurs propres recherches, auprès des villageois vivant près de la forêt de Sambisia (où le groupe est connu pour y avoir des cachettes), les jeunes filles auraient été vendues en mariage pour 2000 naira (environ 9€) à des militants de Boko Haram. Elles auraient été envoyées au Cameroun et au Tchad, pays frontaliers.

A ce jour, il s’agit du plus grand enlèvement de masse perpétré par le groupe. Les lycéennes ont été emmenées dans la jungle, mais leur enlèvement dépasse la volonté de trouver «des cuisinières et des épouses.» Pour Boko Haram, il s’agit de démanteler la fragile société existante en attaquant ses institutions essentielles: les écoles.

L’enlèvement des jeunes filles suscite une indignation et une mobilisation croissante au Nigeria, à l’étranger et sur Twitter notamment avec le hashtag #bringbackourgirls.

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«Le gouvernement doit comprendre qu’on ne permettra pas que le silence continue» a déclaré Hadiza Bala Usman, l’organisatrice de la marche, à l’AFP. «Les manifestations continueront tant que les filles n’auront pas été libérées. Nous espérons manifester jeudi à Abuja, et lundi à Lagos», a-t-elle affirmé, ajoutant qu’elle allait exiger un rendez-vous avec le président si le gouvernement ne s’engageait pas à libérer les otages.

En effet, l’inactivité et l’approximation du gouvernement dans cette affaire sont juste consternantes.

Les familles, qui se sont cotisées pour acheter de l’essence et mener leurs propres recherches en voiture et en moto, disent avoir elles aussi perdu confiance dans l’opération de secours menée par les autorités.

«Les mères se préparent à aller dans le bush», a déclaré à l’AFP le père d’une disparue, Sambido Hosea. «Nous, les hommes nous les suivrons, nous ne sommes pas armés et vous savez ce que ça signifie pour ces gens sans coeur».

L’ex ministre nigériane Oby Ezekwesili, qui fut aussi vice-présidente de la Banque Mondiale pour l’Afrique, chef de file du mouvement #BringBackOurGirls (ramenez nos filles) sur Twitter, a pris la parole au départ de la marche d’Abuja, qualifiant l’opération lancée par l’armée «d’incohérente».

L’armée a déclaré vendredi avoir tué 40 insurgés à proximité de la forêt de Sambisa, a cours d’une opération de recherche des jeunes filles, sans donner plus de détails.

Une délégation de sénateurs, menée par leur président, devait rencontrer le président nigérian Goodluck Jonathan dans la soirée pour demander que davantage de moyens soient mis en oeuvre pour retrouver les jeunes filles.

Boko Haram, dont le nom signifie «l’éducation occidentale est un péché», a souvent pris pour cible les établissements scolaires dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman.  Leur objectif est d’éradiquer toute laïcité dans le nord du pays. Le groupe s’oppose fermement à l’éducation occidentale car selon ses membres, celle-ci représente une menace pour la pureté de la société islamique multi-centenaire du nord du Nigeria.

Le groupe extrémiste, qui revendique la création d’un Etat islamique dans cette région, a mis le feu à des écoles, massacré des étudiants dans leur sommeil et posé des bombes sur des campus d’universités, mais c’est la première fois qu’un tel enlèvement de masse est perpétré.

Joint par téléphone à Chibok, le père d’une des captives espérait que la présence de manifestants devant l’Assemblée permettrait de faire bouger les choses.

«Nous sommes pauvres et sans aucune influence et nous pensons que c’est pour cela que le gouvernement ne s’intéresse pas à nos filles», regrette-t-il. «Mais nous espérons que si les Nigérians, riches et pauvres, haussent la voix de toutes parts, cela poussera le gouvernement à réfléchir à la meilleure façon d’agir pour libérer nos filles».

Quelques images poignantes de la manifestation de jeudi (hier) au Nigeria.

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Source : Liberation, SlateAfrique

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